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MATHIEU WERNERT

(1975)

« Est-ce que tout cela un sens ?

La question se depuis plus d'un siècle face aux toiles abstraites.

Peut-être encore plus face aux peintures de Mathieu Wernert.

Plus que l'abstraction, il s'agit davantage d'une esthétique quantique.

Qui défie l'appréciation courante, si ce n'est classique.

Que penser en effet lorsque tout semble un défi à la gravité ?

Des tâches iridescentes goutent de manière improbable vers le haut ou semblent glisser en diagonale ou vers vous.

On croit discerner quelque chose

mais cela a été arraché. Avec attention et discernement.

Car rien ne relève du hasard. Ou d'un hasard comme domestiqué,

jamais châtré.

Le peintre sait ce qu'il fait mais laisse la peinture agir.

Il s'agit d'un dialogue où chacun prend part.

Un déséquilibre entre la maitrise du geste et la sauvagerie de la matière.

Si ce n'est le contraire.

Est-ce que cela a un sens ?

On ne s'interroge pas face à ce qui se rajoute au plus intime de la vue, sur le vitré de l'oe.

On retrouve d'une toile à l'autre, dans ce cheminement aux couleurs hallucinées du rêve, ces toutes premières manifestations du dessin à toujours insaisissable.

Sauf là. Enfin.

Le sens, c' est ce que nous cherchons tous.

Ce n'est pas ce que propose Mathieu Wernert. Il ne désire pas cela.

il veut que cela remue au plus profond du spectateur, qu'il comprenne ce qui n'a pas de mot pour être décrit.

Jean- Frédéric Tuefferd

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